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Miicrobiologie

Les staphylocoques

LES STAPHYLOCOQUES


Il existe deux grandes familles de staphylocoques : les staphylocoques dorés ou aureus, et les staphylocoques blancs ou epidermidis. Les premiers sont le plus souvent pathogènes, alors que les seconds sont, dans la plupart des cas, des saprophytes de la peau (ils y vivent sans provoquer de maladies).


Ces germes provoquent de très diverses et fréquentes maladies, surtout des atteintes cutanées.


COMPRENDRE


Les staphylocoques sont des bactéries qui vivent sur la peau. Les pathologies sont provoquées d’une part par leur capacité à se multiplier dans un organe et à y provoquer du pus, voire un abcès (germe « pyogène ») et d’autre part par la sécrétion de diverses toxines.

LE GERME


C’est un cocci positif avec la coloration de Gram. Les colonies obtenues après culture sur gélose produisent un pigment doré pour les staphylocoques du même nom ou n’en produisent pas pour les staphylocoques blancs.


LA LOCALISATION DU GERME


Le staphylocoque blanc, très répandu sur la peau, n’y provoque pas pour autant de maladies. Le staphylocoque doré donne généralement des pathologies quand il est présent, mais certaines personnes présentent des foyers de germes inapparents, dans le nez et sous les aisselles par exemple. À partir de ces foyers, le germe peut se disséminer dans d’autres organes où vont se développer des abcès. La stérilisation des foyers initiaux est fondamentale dans le traitement de ces pathologies ; l’exemple le plus typique est la furonculose.


Il faut savoir que le germe peut créer une maladie, généralement à partir d’une petite plaie cutanée, quand la « barrière de protection » qu’est la peau ne joue plus son rôle.


LA VIRULENCE


Les staphylocoques sont virulents quand ils produisent une capsule. Cette capsule entraîne une résistance vis-à-vis des défenses naturelles de l’organisme, contre les globules blancs de type polynucléaire essentiellement.


Il est pareillement virulent quand il produit de nombreuses toxines qui ont des rôles variés : la coagulose empêche les cellules de l’organisme de phagocyter les staphylocoques ; la catalase interdit leur destruction ; la hyaluronidase permet une bonne diffusion des staphylocoques dans les tissus ; de nombreuses autres toxines détruisent des cellules de l’organisme et sont responsables de manifestations graves de la maladie.


RECONNAÎTRE


Les staphylocoques peuvent causer des lésions très diverses, mais les atteintes cutanées sont les plus fréquentes.


LES DIFFÉRENTES ATTEINTES POSSIBLES


– Les atteintes cutanées (index, Dermatologie) : il s’agit de l’impétigo, du panaris, du furoncle, de l’anthrax, de l’orgelet (furoncle d’un cil), du sycosis (furoncle de la barbe), de la furonculose. – Des infections osseuses et articulaires peuvent aussi être causées par les staphylocoques : l’ostéomyélite de l’enfant, qui est une infection au centre d’un os ; l’arthrite (infection d’une articulation), pouvant laisser des séquelles quand elle atteint un jeune enfant ; l’infection des vertèbres, aiguë ou traînante. – Une toxi-infection alimentaire, avec diarrhée et vomissements rapidement régressifs, est parfois provoquée par le staphylocoque (surtout par sa toxine). – Une infection urinaire, avec pyélonéphrite, abcès du rein, prostatite, peut également être engendrée par le germe. – L’atteinte pulmonaire se manifeste par de multiples petits abcès des deux poumons. Il s’agit souvent de la surinfection d’une grippe ou d’une complication de la toxicomanie intraveineuse (dissémination de germes par la piqûre septique). – Une staphylococcie pleuro-pulmonaire, affection grave, atteint parfois les nourrissons. – Les endocardites sont une autre atteinte sérieuse du staphylocoque. En présence de valves artificielles du cœur, c’est souvent le staphylocoque blanc qui est en cause. – Les septicémies sont également graves, lorsqu’elles ont lieu à l’hôpital, ce qui peut être le cas après un acte chirurgical orthopédique par exemple, ou quand un cathéter (dispositif de perfusion) est laissé en place dans la veine d’un patient. – La staphylococcie maligne de la face est une forme grave de septicémie, qui débute par un furoncle de l’aile du nez qui a été traumatisé. La conséquence est une infection diffuse de la face avec contamination cérébrale rapide.


LES MANIFESTATIONS DUES À LA TOXINE


Plus récemment ont été décrites d’autres manifestations uniquement dues à la toxine. – Le « toxic choc syndrome » se manifeste par un état de choc. L’origine de l’infection est souvent l’emploi de tampons super absorbants par des femmes lors de leurs menstruations. – Le syndrome des « enfants ébouillantés » est également dû aux toxines. Il entraîne un aspect de grand brûlé chez les enfants infectés par certains staphylocoques.


LE DIAGNOSTIC DE CERTITUDE


Il est apporté par la découverte du germe sur divers prélèvements : hémoculture, liquide céphalorachidien, ponction d’un abcès…


La présence du staphylocoque doré, même sur une seule hémoculture, signe généralement une infection par ce germe, sauf s’il est retrouvé dans les selles ou des crachats, auquel cas sa présence peut être normale.


La présence d’un staphylocoque blanc est à prendre en compte avec plus de circonspection. Son apparition sur une unique hémoculture ne signifie rien, car il peut s’agir d’une souillure par la peau de l’examiné ou de l’examinateur. En revanche, la présence sur deux hémocultures différentes du même staphylocoque blanc signe une septicémie à ce germe.


TRAITER


Le traitement, en dehors du draînage chirurgical d’un abcès, fait surtout appel aux antibiotiques. Mais les staphylocoques y développent de plus en plus de résistance. Par exemple, les staphylocoques sensibles à la pénicilline G sont moins de 5%, quand aux premiers temps des antibiotiques aucun n’y résistait.


Les staphylocoques contractés à l’hôpital sont également beaucoup plus résistants que ceux contractés en ville.


Pour traiter une infection de ville, la pénicilline M est indiquée : oxacilline (Bristopen*) ou cloxacilline (Orbénine*), par exemple.


Pour traiter les staphylocoques contractés à l’hôpital, d’autres antibiotiques sont le plus souvent nécessaires, à associer parfois entre eux. Les quinolones systémiques, la péfloxacine (Péflacine*) par exemple, la fosfonycine (Fosfocine*), la vaucomycine (Vaucocin*) et, enfin, la rifampicine (Rifadine*) sont les plus utilisés.