Définition
C’est un foyer d’infiltration hémorragique avec nécrose modérée ou absente du à l’acclusion d’une veine. Il est surtout observé dans le mésentère (infarcissemet intestino-mésentérique) et le cerveau (infarcissement cérébral par thrombose du sinus longitudinal supérieur). L’« infarctus de Zahn » du foie est dû à l’occlusion de la veine sus-hépatique.
Exemple : infarcissement intestino-mésentérique par thrombose de la veine mésentérique
Macroscopie
Infiltration hémorragique noire du grêle, du mésentère et souvent du colon droit.
Figure 22 Vue macroscopique d’un infarcissement intestino-mésentérique
(flèche)
Microscopie
L’infiltration hémorragique diffuse s’accompagne d’une nécrose villositaire et musculaire
Figure 23 Infarcissement cérébral dû à l’occlusion du sinus longitudinal supérieur
Coupe coronale du cerveau
Vue macroscopique
2.4.5 Les hémorragies et le choc
La rupture du système vasculaire sanguin entraîne une hémorragie. Les hémorragies constituent une des causes du choc, défaillance circulatoire généralisée
2.4.5.1 Hémorragies
Types d’hémorragies
Externes
(à la suite de plaies vasculaires)
Internes
Les hémorragies internes peuvent se rompre dans
les séreuses
hémopéricarde, hémothorax, hémorragie sous-arachnoïdienne ou méningée
un organe plein
par exemple, le cerveau
le tissu interstitiel
hématome rétropéritonéal, hématomes intracrâniens sous-dural ou extra-dural…
Figure 24 Hématome sous dural hémisphérique gauche
Vue macroscopique.
La calotte crânienne a été réclinée et la dure-mère a été découpée,laissant voir une épaisse lame d’hématome sous-dural.
Celui-ci, qui comprimait le cerveau, a été récliné vers la gauche.
Figure 25 Hématome extra-dural bifrontal
La cavité provoquée par l’hématome, dont la majeure partie a été aspirée,
est délimitée par les pointes de flèche.
Extériorisées
hématémèse (vomissement sanglant), méléna (selles sanglantes noires en rapport avec une hémorragie d’origine gastro-intestinale), rectorragies (selles sanglantes rouges en rapport avec un saignement se produisant dans le rectum), hémoptysie (crachats sanglants), épistaxis (saignement de nez)
Mécanismes
Les hémorragies peuvent être dues
A une cause locale
plaies, ulcérations, tumeurs, ruptures vasculaires (anévrismes et varices)
A une cause générale
troubles de la coagulation, suffusions hémorragiques diffuses du choc
Conséquences
Locales graves dans certaines localisations
hémorragies intracrânienne : cérébrales, sous-durales, extra durales, leptoméningées
Générales
aiguës : choc hypovolémique
chroniques : anémie
2.4.5.2 Choc
Perturbation circulatoire générale avec baisse sévère de la pression artérielle (collapsus cardio-vasculaire).
Le choc est associé à une anarchie des réponses vasculaires périphériques (vasoconstriction, puis vasodilatation) et à une anoxie croissante.
Principaux types
Hypovolémique
Le choc est du à la réduction du volume sanguin, par exemple à la suite d’une hémorragie. (voir plus haut)
Normovolémique
Cardiogénique
dû à une défaillance cardiaque sévère
Septique
dû à une infection bactérienne (endotoxines, exotoxines…)
Anaphylactique
par hypersensibilité générale de type I
D’autres causes
dû à des toxines non bactériennes : venins…,
transfusionnel,
neurogène…
Lésions du choc
Rein
ischémie corticale massive ou nécroses épithéliales disséminées
Tube digestif
érosions muqueuses ou larges ulcérations gastriques et duodénales hémorragiques
Surrénales
délipidation des zones superficielles ; hémorragies aiguës
Cerveau
nécrose laminaire du cortex hémisphérique
Capillaires
coagulation intravasculaire disséminée
Lors du choc irréversible, des lésions de nécrose des régions sensibles à l’anoxie sont visibles en quelques jours (rein, myocarde, cerveau