Les nouvellestechnologies de l’information et de la communication (NTIC), dont Internet est la plus éclatante illustration, semblent avoir un tel impact non seulement sur le rythme de la croissance économique mais aussi sur le contenu des activités économiques, que ce soit les activités de production, celles de consommation, celles de financement ou encore celles de régulation, que l’on changerait non seulement de siècle et de millénaire mais également d’économie : on assisterait ainsi à l’avènement d’une nouvelle économie. Cette impression est doublement renforcée, d’abord par le fait que notre société est le lieu de mutations qui dépassent le seul cadre technologique en même temps qu’elle offre à celui-ci les conditions d’un développement remarquable : mondialisation des échanges, globalisation de la finance, tertiarisation des activités et des emplois, individualisation des comportements ; ensuite, par une accélération du progrès technique dans d’autres domaines que les TIC et qui bouleversent également nos modes de vie : les biotechnologies et les sciences de la matière.
Sans pourautant nier l’utilité ni les effets des NTIC, il convient cependant de s’interroger. Peut-on vraiment parler de nouvelle économie ? N’a-t-on jamais assisté dans l’histoire économique à des phénomènes technologiques de cette ampleur ? Quels sont les signes distinctifs de ce qui constitue pour certains une nouvelle révolution industrielle ? Cette nouvelle économie est-elle régie par des “lois économiques” différentes de celles qui prévalent dans la “vieille économie” ? Fait-elle naître une nouvelle entreprise ? Etc.
Par conséquent, il ne s’agit pas ici d’étudier en quoi “l’e-krach” boursier et le ralentissement de l’économie américaine du début des années 2000 peuvent remettre en question la nouvelle économie. Il ne s’agit pas non plus de soulever la question de savoir si l’Europe va rater, malgré le programme de Lisbonne, le train de la nouvelle économie, celle de l’information et de la connaissance, et si la France peut encore y jouer un rôle Sur ce sujet, nous renvoyons le lecteur au chapitre 5 du livre de Nicolas Baverez : « Que faire ? » (Perrin, 2022), ainsi qu’au rapport de la Commission sur l’économie de l’immatériel présidée par M. Lévy et J.-P. Jouyet, également publié en 2022 : il est montré dans de rapport que l’avantage compétitif des pays dépend essentiellement de trois facteurs : l’innovation, la formation et la recherche, et que dans ces trois domaines la France présente des faiblesses importantes et durables. Notre propos est ici de mettre en questions la nouvelle économie, de la questionner, pour mieux l’analyser dans ses différents aspects (d’ailleurs, l’actualité de la fin de l’année 2022 montre que les NTIC créent des fluctuations boursières plus ou moins inattendues : fin novembre, le cours de l’action Google monte à plus de 60 fois ses bénéfices attendus pour l’année, ce qui fait dire à certains que gonfle à nouveau une « bulle Internet
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