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Miicrobiologie

les infections bactériennes/la brucellose


LA BRUCELLOSE
La brucellose ou « fièvre de Malte » est une maladie bactérienne transmise à l’homme par les animaux d’élevage. Limitée d’abord aux zones méditerranéennes, elle s’est ensuite étendue à l’ensemble du globe. Elle est actuellement en nette régression en France.
COMPRENDRE
La brucellose est une infection bactérienne due à Brucella Melitensis, germe coccobacillaire immobile négatif avec la coloration de Gram. Ce germe s’introduit et se développe dans les cellules de l’organisme, ce qui rend difficile sa mise en évidence et son traitement.
LA CONTAMINATION
La brucellose est transmise à l’homme par les animaux d’élevage : moutons, chèvres, et plus rarement bovins et porcins. La contamination humaine survient de deux manières, soit par contact direct avec les animaux infectés, le mode de contamination le plus fréquent, qui touche surtout les professions les plus exposées (éleveurs, employés d’abattoirs, bouchers, vétérinaires…), soit, plus rarement, à l’occasion de la consommation de produits laitiers non pasteurisés, surtout les fromages de chèvre de fabrication artisanale, ou de crudités contaminées par les fumiers. La brucellose est devenue rare en France (seulement 127 cas déclarés en 1991), grâce au contrôle vétérinaire, à la pasteurisation des produits laitiers et à la vaccination des professionnels exposés. Le Sud de la France est le plus touché, car s’y trouvent les régions d’élevage d’ovins et de caprins.

L’EVOLUTION DU GERME
Lors de la phase d’incubation, le germe pénètre par voie cutanée ou digestive dans l’organisme, puis gagne les ganglions draînant le point d’inoculation. Le germe s’y multiplie pendant dix à vingt jours sans donner de symptômes. Lors de la phase septicémique, le germe dissémine dans les autres ganglions, dans le foie, la rate, la mœlle osseuse et les organes génitaux. Il se multiplie à l’intérieur de certaines cellules dites du système réticulo-histiocytaire présentes dans tous ces organes.
Lors des brucelloses dites secondaires, des foyers d’infection se développent dans un ou plusieurs organes atteints par la multiplication du germe.
Pendant la brucellose chronique, le malade s’épuise en raison de réponses immunitaires (index, Immunologie) vis-à-vis du germe qui se répètent soit parce que les foyers infectieux persistent, soit parce que le malade est fréquemment en contact avec le germe auquel il devient allergique (index, Allergologie).
RECONNAÎTRE
Après une contamination asymptomatique, les différentes phases se succèdent et parfois s’enchevêtrent. La recherche du germe n’étant pas toujours facile, l’on emploie diverses méthodes.
LES DIFFÉRENTES PHASES
– La phase septicémique se manifeste par une fièvre, des douleurs musculaires et des sueurs nocturnes dégageant une odeur de paille mouillée. Plusieurs périodes fébriles de 10 à 15 jours chacune se succèdent ; on dit que la fièvre est ondulante. La rate, les ganglions et parfois le foie augmentent de volume. Il peut également survenir une atteinte articulaire (genou, articulation sacroiliaque) ou une inflammation d’un testicule (index, Orchite). – La brucellose secondaire dure plusieurs semaines et se manifeste par une fatigue prolongée, des atteintes osseuses (bassin, hanche, vertèbres…), parfois une méningite ou une hépatite. – La brucellose chronique survient généralement après une brucellose secondaire, parfois d’emblée, et se traduit par une fatigue au moindre effort, des sueurs, des douleurs diffuses et parfois des éruptions cutanées allergiques (index, Allergologie) lors des contacts avec le germe. Il existe parfois des foyers infectieux résiduels peu évolutifs des os, des méninges, du foie ou de la rate.
LE DIAGNOSTIC
Le diagnostic de la brucellose sera confirmé par : – des hémocultures qui recherchent la bactérie dans le sang pendant la phase septicémique ; – des cultures bactériologiques à partir de prélèvements d’un foyer infectieux ; – une recherche d’anticorps spécifiques du germe positive en fin de phase septicémique, pendant la phase secondaire et plus rarement pendant la phase chronique.
Une réaction d’hypersensibilité retardée est révélée par une intradermoréaction à la mélitine (réaction cutanée à l’injection intradermique d’extraits de germes).
Des examens non spécifiques sont également utiles. La numération-formule sanguine note une chute des globules blancs et les radiographies (index, Examens complémentaires) dressent le bilan de l’atteinte osseuse.
TRAITERDes antibiotiques pénétrant bien dans les cellules sont prescrits en association six semaines durant. On emploie le plus souvent la Vibramycine* ou la Monocline* (doxycycline), la Rifadine* et le Rimactan* (rifampicine). Le traitement doit être plus long en cas de foyer localisé.
Les antibiotiques sont inefficaces dans le traitement de la brucellose chronique : une désensibilisation à la mélitine (index, Allergologie) est parfois tentée.
La prévention est assurée par le contrôle vétérinaire, la pasteurisation des produits laitiers, la vaccination et les précautions d’hygiène qui sont prises dans les milieux à risque.